PHILIPPE IV, DIT LE BEL, 1285-1314.

 

PHILIPPE IV, DIT LE BEL, 1285-1314.

 

1285. Avènement de Philippe le Bel, roi de France et de Navarre. 

1286. Impôt établi sur le sel. Les Châtillon vendent Chartres au roi, qui le donne à son frère. 1287. Édouard I" d'Angleterre cède au roi le Quercy, moyennant une rente de 3.000 livres tournois. Descente de Roger de Loria sur les côtes de Languedoc.

1287-1288. Revers des Français en Sicile.

1288. Alliance de la France et de la Castille contre l'Aragon.

1289. Hostilités contre l'Aragon.

1290. Trêve avec l'Aragon. Philippe IV cède la moitié d'Avignon au comte de Provence, qui donne pour dot à sa fille, épouse de Charles de Valois, le Maine et l'Anjou. Philippe renonce aux droits qu'il prétendait tenir de son aïeule, Blanche de Castille, sur ce royaume, et en retour le roi de Castille repousse toutes les propositions d'alliance de l'Angleterre.

129l. Persécution contre les Juifs. Prise de Saint-Jean-D’acre par les Sarrasins. La vicomté de Limoges est portée dans la maison de Bretagne.  

1292. Rixe à Bayonne entre un matelot anglais et un matelot normand qui est tué; les Normands, pour le venger, courent sus aux navires des Anglais. Ceux-ci pillent La Rochelle. Philippe établit à Lyon un gardiateur de la ville pour recevoir et juger en son nom les appels des bourgeois.  Existence de maîtres d'école à Paris prouvée par le rôle de la taille de cette année, qui mentionne aussi cent seize orfèvres, quarante-neuf lombards banquiers), seize changeurs, etc.

1293. Édouard est cité devant la cour des pairs. Une flotte française pille Douvres. Philippe étend son autorité sur Valenciennes et sur Montpellier, dont il achète les deux tiers à l'évêque. Réunion du comté de Guînes aux comtés de Brienne et d'Eu. Les comtés d'Alençon et de Perche sont donnés à un frère de Philippe IV dont la descendance possède ces fiefs jusqu'en 1525. L'évêque d'Angers déclare qu'il n'ordonnera plus personne qui n'ait quelque teinture de grammaire.

1294. Saisie du duché d'Aquitaine. Loi somptuaire. Descente des Anglais en Guyenne ; prise par eux de Blaye, Bourg, Rions, la Réole et Bayonne. L'empereur Adolphe, allié d'Edouard, réclame le royaume d'Arles et le comté de Bourgogne. Hostilités dans la Franche-Comté. Le comte de Flandre veut faire épouser à sa fille le fils aîné du roi d'Angleterre. Philippe IV l'oblige à lui livrer sa fille. Concile de Saumur qui interdit l'usage d'imposer dans la confession des pénitences pécuniaires. L'héritière des Montfort porte leur comté à Arthur II, comte de Bretagne. Leur fils, Jean de Montfort, devint duc de cette province.

1295. Entrée d'une armée française en Guyenne. Alliance de Philippe avec le roi d'Écosse, Jean Baillol. Efforts du pape Boniface pour réconcilier les deux adversaires. - Paix signée au congrès d'Anagni avec l'Aragon le 23 juin. Traité de Vincennes avec Othon IV ou V qui donne sa fille et son comté de Bourgogne au fils du roi. Altération des monnaies; un denier ancien en valait trois nouveaux. Fabrication d'un gros royal, pièce d'or valant 20 sous parisis. Mort de Marguerite de Provence, veuve de saint Louis le 20 décembre. Arrivée à Paris du Milanais Lanfranc, le fondateur de la chirurgie en France. La chirurgie était interdite au clergé.

1296. Succès des Français en Guyenne. Bulle de Boniface VIII contre Philippe qui s'opposait à ce que le pape levât une contribution d'un centième sur le clergé de France, auquel il fit lui même payer dans toute la durée de son règne au moins vingt et une décimes (Philippe-Auguste en avait levé quatre; Louis VIII, une; saint Louis, treize; Philippe III, deux).Ordonnance de Philippe contre la sortie des espèces et contre les duels judiciaires qui interdit pendant la guerre. Cette année, les deux foires de Provins rapportent au comte de Champagne, malgré le taux très bas de la taxe, 2779 livres 12 sols l denier; celles de Troyes, 2772 livres 6 sols 4 deniers; celles de Lagny, 1813 livres 7 sols 8 deniers ; celle de Bar, 1140 livres 13 sols 5 deniers. Des Lombards, des Florentins, des Siennois, des Romains, des Allemands, des Hollandais et des Flamands venaient à ces foires, où arrivaient aussi des marchands d'Aurillac, de Toulouse, Cambrai, Reims, Troyes, Limoges, Bar-sur-Seine, Rouen , Chalons, Arras, etc. Aussi d'après les coutumes de la province, les nobles qui se faisaient négociants ne dérogeaient pas.

1297. Invasion et défaite du comte de Bar en Champagne. Guerre avec le comte de Flandre, à qui le roi refuse de rendre sa fille, de peur qu'elle ne portât ce comté dans la maison d'Angleterre.  Victoire du comte d'Artois sur les Flamands, à Furnes le 13 août. Prise de Bruges. Canonisation de saint Louis par bulle de Boniface VIII le 11 août. Trêve de deux ans avec la Flandre et l'Angleterre. Érection de l'Anjou en comté-pairie. Jean II de Bretagne est créé duc et pair de France. Les ducs de Bretagne n'avaient jusqu'alors porté à la cour de France que le titre de comte.

1298. Ordonnance qui abolit toute servitude de corps dans les sénéchaussées de Toulouse et d'Albigeois pour un cens annuel de 12 deniers tournois par chaque sesterée de terre.  Philippe veut obliger l'archevêque de Lyon à lui faire hommage comme à son seul suzerain.

1299. Traité de Montreuil avec l'Angleterre (19 juin). Alliance avec Albert d'Autriche.  Différends du roi avec Boniface. Nouvelles hostilités avec la Flandre. Le président Fauchet a recueilli les extraits de cent vingt-sept poètes français qui tous avaient écrit dans le siècle que clôt cette année.

1300. Victoire de Charles de Valois, près de Bruges, sur les Flamands, dont le comte se rend à Philippe avec sa famille. Soumission de la Flandre. Philippe appelle les moines Célestins en France. Vers ce temps invention de la poudre.

130l. Défaite des Français de Naples à Trapani. Les démêlés avec le pape s'enveniment. La maison de Périgord cède au roi le comté de Lectoure, et l'abbé de Saint-Sauveur la ville de Figeac. Le comte d'Anjou, voulant marier sa fille aînée, demande une aide à ses vassaux (comte de Vendôme, sires de Mayenne, de Craon, de Laval, de Lassai, de Mathéfelon, de Sillé, etc. ) ; ils refusent,   Condamnés par le bailli d'Anjou, ils se soumettent. Le comte de Bar fait hommage au roi qui, en 1355, érige son comté en duché.

1302. La bulle du pape est brûlée en présence de la noblesse le 11 février. Première assemblée d'états généraux à Paris, à propos des démêlés avec le pape Boniface qui veut contraindre le roi à partager avec lui les décimes levées sur le clergé le 10 avril. — Exactions de Jacques de Châtillon gouverneur de la Flandre. Massacre des Français à Bruges. Défaite et mort de Robert d'Artois et de quatre cents chevaliers à Courtrai le 11 juillet. Soulèvement de Bordeaux.Le Rouergue et le Carladez sont portés par mariage dans la maison d'Armagnac. Gui de Lusignan, comte d'Angoulême et seigneur de Cognac, remet ses terres au roi. Ordonnance qui interdit aux baillis d'occuper un office dans le pays de leur naissance, de n’avoir aucun prévôt de leur lignage, et qui remet leur nomination au grand conseil. Ces officiers royaux, qui réunissaient dans leurs attributions les finances, la justice et les armes, étaient alors arrivés à l'apogée de leur puissance; aussi les rois prenaient déjà des précautions pour les empêcher d'imiter les ducs et les comtes de la seconde race, c'est-à-dire de changer leur office en seigneurie et de créer une féodalité nouvelle.  

1303. Paix de Paris avec l'Angleterre, qui abandonne les Flamands, mais recouvre la Guyenne le 20 mai. - Assemblée des barons et des évêques de France au Louvre 12 mars. Guillaume de Nogaret y présente une requête au roi contre Boniface VIII. Le pape, surpris dans Anagni par les Français, est délivré par les habitants.   Ferri III, duc de Lorraine, avait souscrit la lettre écrite contre lui par trente et un barons au collège des cardinaux, ce qui montre que la Lorraine commence à cette époque à se rapprocher de la France.  Trêve avec les Flamands. Ordonnance pour la réforme des abus : On tiendra deux fois l'an, pendant deux mois, le parlement à Paris, l'échiquier à Rouen et les grands jours à Troyes. Le duel judiciaire est défendu en matière criminelle, excepté quand le corps de délit est certain. «Ce fut l'institution des parlements qui nous sauva d'être cantonnés et démembrés comme en Italie et en Allemagne, et qui maintint ce royaume en son entier. » (Loiseau.) Le parlement, ancienne cour féodale du roi, avait toujours, dans les cas ordinaires, tenu ses sessions à Paris. L'ordonnance ne faisait sur ce point que renouveler des règlements antérieurs.

1304. États généraux à Paris le 3 juin. Victoire des Français à Ziriksée et à Mons-en-Puelle 18 août. Soulèvements et disette en France. Établissement d'un maximum sur les denrées.   La reine fonde à Paris le collège de Champagne et de Navarre.

1305. Paix avec les Flamands.  Guerre entre l'évêque et la commune de Beauvais. Bertrand de Goth est élu pape sous le nom de Clément V, par l'influence de Philippe le Bel. Le roi établit quatorze bureaux de change en divers lieux du royaume.

1306. Arrestation des juifs. Troubles à Paris, causés par l'altération des monnaies. Trente-huit personnes sont pendues. Différends avec l'Angleterre.

1307. Mort d'Édouard I", auquel succède Édouard II. Philippe donne en apanage à son frère le comté d'Evreux, avec Étampes, Meulan, Gien, Aubigni, etc. Arrestation des Templiers de France le 13 octobre.

1308. Tentatives de Philippe pour faire nommer Charles de Valois empereur d'Allemagne.  États généraux de Tours, qui approuvent la procédure contre les Templiers. Réunion du comté de la Marche au domaine. Réunion de tout le comté d'Orange aux mains de Bertrand de Baux, qui prend le titre de prince, accordé par Frédéric I" à un de ses ancêtres. Clément V transporte le saint siège  Ã  Avignon , où il resta jusqu'en 1376.

1309. Supplice d'un grand nombre de Templiers.  Le pape Clément V, pour mettre un terme aux démêlés de la noblesse et du clergé de Bretagne, décide que le tierçage sera réduit au neume, c'est-à-dire que le recteur ou curé, après le décès d'un de ses paroissiens, n'aura que 1/9° des meubles, les dettes préalablement déduites, au lieu du 1/3, et que ceux qui n'auraient pas 30 sols en meubles seraient exempts du past nuptial, somme d'argent arbitraire payée pour le repas de noces. Au delà de 30 sols, on payait 2, 3 sols, etc. Les nobles furent exempts du neume. Paix avec la Flandre.

1310. L'archevêque de Lyon est forcé de reconnaître la suzeraineté de la France. Conquête de l'île de Rhodes par les hospitaliers. Conciles de Paris et de Senlis. Soixante huit templiers y sont condamnés au feu.

1311. Altération des monnaies. Différend avec les Flamands. Prédication d'une croisade.  Persécutions contre les hérétiques, les béguards, les juifs et les Lombards. Ordonnance qui fixe à 20%  par an l'intérêt de l'argent. Règlement pour le collège de chirurgie, créé par saint Louis.  Le vicomté de Turenne, appartenant depuis la fin du X° siècle aux comtes de Comborn, passe aux comtes de Comminges. Philippe le Bel confirme la liberté des serfs du Valois : « Attendu, disait-il, que toute créature humaine, qui est formée à l'image nôtre Seigneur, doit être naturellement franche par droit naturel, et, en aucun pays, que cette naturelle liberté ou franchise, par le joug de la servitude qui tant est haineuse, soit si effacée et obscurcie que les hommes et les femmes qui habitent ces lieux et pays des susdits, en leur vivant, sont réputés ainsi comme morts, et à la fin de leur douloureuse et chrétienne vie si étroitement liés et démenés que des biens que Dieu leur a prestés en ce siècle ils ne peuvent dans leur dernière volonté disposer ni ordonner. »

1311-1312. xv" concile général à Vienne. 300 évêques y assistent. Suppression des templiers. Condamnation des bégards et béguines. Prescription d'enseigner l'hébreu, le chaldéen et l'arabe dans l'Université de Paris. 

1312. Cession à la France de Lille, Douai et Orchies par le comte de Flandre. Fondation à Orléans d'une Université de lois.

1313. Paix avec les Flamands. L'archevêque de Lyon abandonne au roi tous ses droits.  Interdiction des tournois. Édit qui ordonne la levée de 6 deniers pour livre de toute marchandise vendue dans le royaume. Edit qui gêne la fabrication des monnaies seigneuriales, de sorte que les seigneurs trouvent plus utile de vendre au roi leur droit de monnayage. Le marc d'argent , qui était en 1305 à 8 livres 10 sous, n'est plus qu'à 2 livres l4 sous 7 deniers.   Supplice de Jacques Molay, grand maître des templiers le 11 mars. Philippe et Gautier d'Aunai sont écorchés vifs comme coupables d'adultère avec les brus du roi.  États généraux à Paris le 1er   août. Révolte des Flamands.  Mort de Philippe le Bel le29 novembre à l'âge de quarante-six ans.

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